COMMUNE DE CAMPO, CAMEROUN.

MAIRIE DE BOKOMBÉ: REPARTITION ADMINISTRATIVE DES CHEFFERIES DE LA RÉGION DU SUD: LE MÄNZ-GIISHA.

Introduction: Belle image de la ville d'Ébolowa la capitale politique, administrative et traditionnelle de la région du Sud ou le Sawaa Méridional du Cameroun (Nouvea-Sawaa Méridional).

A- MÔNTI (MOËTI) DU MÄNZ-GISHA DU SAWAA (OU LE MEBE ME KWA-BEYEME):

Belle image de la ville d'Ébolowa la capitale politique, administrative et traditionnelle de la région du Sud ou le Sawaa Méridional du Cameroun (Nouvea-Sawaa Méridional).

Ce sont des chefferies fondées par les troupes royales du Sawaa dans l'actuelle région administrative du Sud, conduit par le prince héritier (abè'è-ntôl) Kwa Beyeme ou Kwa Ngénda Qôta de son nom famille Kwa Ngaah Oyono (Yona'El)(1), et de son nom honorifique où titre " Ngaana Sa'Ékaa IV " et qui dans sa famille maternelle portait le nom de Kwa Ngénda Qôta de la dynastie Qôta Masaama du Mänz-Giisha dans le Sawaa métropolitain.

En réalité dans l'analyse profond des origines exactes de la grande famille royale Bona-Doo (Bah-Saa ba Diihala-Suubuu) de la ville de Düm-Éwaalè (francisé Douala) le prince héritier (abè'è-ntôl) correspond à Doo la Makongo le dernier conquérant de l'actuelle unité administrative du Düm-Éwaalè du Cameroun qui est le département du Wouri de la région administrative du littoral.

Il était le fils héritier du Negus (Nne'e'Ngü) Ngaah Ésii II Kresto (r.1682-1703) (2) du royaume métropolitain du Sawaa de l'ancien empire d'Éthiopie(Ye-Ityoyôppya).

Les troupes royales du Sawaa arrivent au Cameroun à partir de 1708 par deux grandes vagues de conquêtes, la première vague était conduite par le prince (masa-pii) Kôlô Ngénda alias " Kôlè'a Mbédi ", fils du chef Ngénda Qôta de la grande chefferie du Mänz-Giisha du Sawaa métropolitain(3) il avait comme chef des troupes le Fito'Orari Bakweru Bafakata un originaire de la chefferie du Babillè dans le Misèlèlè-Tiko du Düm-Éwaalè du Sawaa métropolitain (4), Ce sont ses premières troupes des forces armées royales du Sawaa qui ont conquis toutes les chefferies de l'actuelle région administrative du Sawaa et qui iront jusqu'à conquérir l'île de Bioko en Guinée-équatoriale.

La deuxième vague de conquête des troupes royales du Sawaa au Cameroun arrivera au Cameroun quelques années plus tard 1720 conduites par le prince héritier (abè'è-ntôl) Kwa Beyeme ou Kwa Ngénda Qôta et qui avaient à la tête de ses troupes son oncle maternel le Dijamaack Mfe'e Asaam ou Mpékè Saama Général des troupes royales du Sawaa métropolitain et grand sultan des familles du Düm-Éwaalè métropolitain ou le Yifat (Harari-Awdal) c'est-à-dire la grande dynastie royale Wa'a-Éla-Ashama(ou Maqôta) (5).

Le Dijamaack Fëqë Axmed (lire Mfe'e Asaam ou Mpékè'a Saamè ou encore Fü'ü Saam).

Ils vont conquérir tout le territoire du Sawaa de la région administrative du Centre (Haute Sanaga, Lékié, Mbam et Kim, et Mbam et Inoubou), puis toute la région administrative du littoral et enfin toutes la région administrative du Sud.

Le nom Mebe Kwa Beyeme vient de la maison royale Sa'Ngwé une maison fondé par le prince (abè'è-ntôl) Sa'Ngwè Ékaa (6) deuxième fils du prince héritier (abè'è-Ntôl Ntüm) Lubena Ékaa Ndingi Ya'Iqôb fils héritier et benjamin des fils de l'empereur Atsi Ngaando Lubena Ndingi Nda'Awüt II (anglicisé Lebna Dengel Dawit II) alias " Ambasa Wa'Ndông " ou " Afäri Qara " empereur de l'Éthiopie du 13 août 1507 au 02 septembre 1540.

Ceci dit le prince (abè'è-ntôl) Sa'Ngwé Ékaa l'arrière grand-père du Nnee'Ngü Ngaah Ésii II Kresto alias " Ngaana Qôta III " du royaume métropolitain du Sawaa père du prince héritier (abè'è-Ntôl-ntüm) Kwa Beyeme ou Kwa Ngénda Qôta. Ceci dit aussi que les chefferies du Sawaa Camerounais fondé par sa lignée appartiennent à la lignée royale du Sawaa les Reer-Ishaaq ou Qôra Naan plus particulièrement la famille élargie Reer-Xoosh ou Bona-Njoo (Ésa-Ntoo'Émema'a (nom liturgique)) et dont les rois portent le titre honorifique du " Ngaana Qôta " (Ùgaadh Qôra).

Voici la liste des chefferies de la région du Sud fondé par le prince héritier (abè'è-ntôl-ntüm) Kwa Beyeme ou Kwa Ngénda Qôta (Doo la Makongo).

A1- CHEFFERIES DU YE-ATYANG (GERMANISÉ DSCHANG):

Chefferie Ye-Atyang Meyemessala et Bengbis dans le Dja et Lobo et qui va s'étendre jusqu'à Düm-Ésamendjang Bouandjo dans l'arrondissement du campo, et qui inclut la chefferie Ésa-Sün et Ye-Ézüm de la région de l'administrative du Sud. Ceci dit que dans l'arrondissement du Campo par exemple les chefferies Düm-Ésamendjang et Ésa-Sün forment en réalité un même ensemble.

A2- CHEFFERIES DU YE-SÔK OU YA-SÔKI:

Ye-Sôkè ou Ya-Sôki francisé Yessok: Ces chefferies englobent en réalité les chefferies dites Yemeyema et on les retrouvent à la fois dans le Dja et Lobo et à la fois dans le département de l'Océan et une infine partie dans le département de la Vallée du Ntem.

A3- CHEFFERIE DU YE-SAAMÈ OU BONA-SAAMA (YASEM):

Ye-Saamè ou Ya-Saama (Yassem et Bona-Samaa): Dans la région administrative du Sud ces chefferies sont connues aussi sous le nom Ésamanè que nous rencontrons surtout dans le Dja et Lobo.

A4- CHEFFERIES DU YE-MBONG OU MBONGÈ:

Ye-Mbong ou Ya-Mbong: Ils sont beaucoup plus regroupés dans l'arrondissement de Mengong et dans l'extrême nord-ouest de l'arrondissement de Sangmelima.

A5- CHEFFERIE DU YE-MFOOK OU ÉLOOG-MPOO (L'HADIYA-NGEY DU DÜM-ÉWAALÈ MÉTROPOLITAIN (MAPFÜER AU SENS STRICTE DU TERME)):

Ye-Mfook ou Élog-Mpoo ou encore Bâ-Mpuuku: le territoire de ces chefferies dans la région administrative du Sud est beaucoup plus dans le département de l'Océan, mais nous les retrouvons aussi dans celui de la Vallée du Ntem.

A6- CHEFFERIE DU BOOLÈ OU FIFINDA (L'OVOOLÈ): MÄRHABÉTÉ OU MEBE M’ABIÉTÉ;

Ovôlè ou Bolè ou encore Fifinda: En réalité ce sont des chefferies que nous appelons Ésa-Koé ou Ndog-Kohi qui inclut les chefferies dites Ndog-Benae ou Yalipénda comme c'est le cas avec la chefferie de groupement Bakoko de l'arrondissement de la Lokoundjé dans le département de l'Océan, les groupements Ngôtô de la communauté urbaine d'Ébolowa etc.

Attention le groupement Évuzok ne sont pas du Fifinda ou Bolè (Ovolè) mais du Mebe ou Mabi alias " Mvae "

A7- CHEFFERIE DE L'OKAAK SAWAA OU ÉSA-AKAAK (L'AKAAKI-KALAATI):

Okaak ou Ésa-Akak ou Ésa-Amvela Ye-Ovol (Mbéla Asôm): Ce sont des chefferies dites Okaak et plus particulièrement Ésa-Akak, Ngone-Aboo'Ntomba et qui inclut ici toutes les chefferies Aboo-Nkoo ou Ésa-Bok de la région administrative du Sud, dont leur grand centre est Ngone-Abok ou Ngôna-Aboo'Nkook dans l'arrondissement d'Éfoulan département de la Mvila

A8- CHEFFERIE DE L'ÉTUA-QÔTA OU BIMBIA (OROOMO-BARENTU):

Étua Qôta ou Maqôta ma Ntü'ü: Ce sont en réalité les chefferies dites Ntumu de la région administrative du Sud qui sont dans leur majorité des chefferies du lignage majeur Mbo'Ngaa (Mbo ou Ngoh ni Nsongo) de la région du Sud.

NB: Fait à Düm-Ésamendjang Bouandjo, Campo Cameroun, par l'économiste et chercheur anthropologue Motto Carl Robert alias " Tata Motto'a Motto, “ Sangnyo le 09 yekatit 2012 de notre calendrier traditionnel et officiel du Ye-Ityoyôppya (ce qui correspond au samedi 18 fevrier 2020 du calendrier Ye-Romaani).

Photo: Tsana Énama Joseph, 05 janvier 2020, Ébolowa Cameroun.

Quelques références:

1- Solomonic-Royal Ark Shoa volume II.

2- Solomonic-Royal Ark Shoa volumen II,

-          Mordechai Abir, Ethiopia: The Era of the Princes; The Challenge of Islam and the Re-unification of the Christian Empire (1769-1855) (London: Longmans, 1968), p. 144 n.2.

-          Richard P.K. Pankhurst, History of Ethiopian Towns: From the Middle Ages to the Early Nineteenth Century (Wiesbaden: Franz Steiner Verlag, 1982), p. 185.

3- A socio-Economic History of North Shäwa. Ethiopia, Chapitre IV, page 70

4- A socio-Economic History of North Shäwa. Ethiopia, Chapitre IV, page 71,

5-  Lewis, I. M (1998). Saints and Somalis: Popular Islam in a Clan-based Society. The Red Sea Press. p. 89.

 Nehemia Levtzion; Randall Pouwels (Mar 31, 2000). The History of Islam in Africa. Ohio University Press. p. 242. Aw Barkhadle, is the founder and ancestor of the Walashma dynasty.

6- The valley is described in Philip Briggs, Ethiopia: The Bradt Travel Guide, 3rd edition (Chalfont St Peters: Bradt, 2002), pp. 366f.