COMMUNE DE CAMPO, CAMEROUN.

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MAIRIE DE BOKOMBÉ: MONOGRAPHIE DES FAMILLES DE DOUM-ÉSSAMENDJANG CAMPO SUITE: ANGAALÉ, PATRONYME ET TOPONYME (PART ONE).

MAIRIE DE BOKOMBÉ: MONOGRAPHIE DES FAMILLES DE DOUM-ÉSSAMENDJANG CAMPO SUITE: ANGAALÉ, PATRONYME ET TOPONYME (PART ONE).

Introduction: Image d'archives du 1er octobre 2021 du " Corps de Garde " du siège de la chefferie traditionnelle de 3ème degré du village Düm-Ésamenjaang Campo, dans le secteur Nord du vaste groupement Mvae de l'arrondissement du Campo, département de l'Océan, région du Sud ou Sawa méridional, république du Cameroun, Conseil de la couronne Impériale d'Éthiopie.


Sur l'image de la photo, nous avons une vue aérienne du grand quartier de Düm-Ésamenjaang I (ou Angaalé I) de la chefferie traditionnelle de 3ème degré du village Düm-Ésamenjaang sur les berges de l'Océan Atlantique dans le campo ou l'estuaire du Ntem.

Le grand quartier Düm-Ésamenjaang I est l'un des sept grands quartiers ou chefferie de bloc qui forment la chefferie Düm-Ésamenjaang Campo, une chefferie dont le territoire va depuis la rive gauche du fleuve Lobé à l'Est jusqu'aux berges de l'Océan Atlantique à l'Ouest; en passant par les massifs du " Nkol-Émemet " (francisé Mamelles) et Nkol-Mendim (franisés monts des Éléphants), et ensuite traversé par des cours d'eau suivants: Nkongo, Éyuungu, Otong-Asaam, Mvimba, Mfu'u, Lo'olo, Lolaabé, Bikulubiya (Békolobé en langue maternelle Beyela), Bikulumaan (Likodo en langue maternelle Beyela), Biandé (Buanjo en langue maternelle Beyela), Mila et Malaaba (Malaata en langue maternelle Beyela).

 

III- ORIGINE DU PATRONYME ET TOPONYME ANGAALÉ DE DUM-ÉSAMENJANG CAMPO.

Afin de mieux comprendre les origines du toponyme et voir même du patronyme Angaalé que nous retrouvons sur le territoire de la chefferie Dum-Ésamenjaang du groupement Mvae de l'arrondissement du Campo, nous devons premièrement comprendre l'origine des familles autochtone qui occupent cet espace du territoire de la chefferie Dum-Ésamenjang campo.

Angaalé est le diminutif du nom Mangaalé (ou Mengaalé), nom, qui est à la fois un toponyme et à la fois un patronyme.

Angaalé et son pluriel Mangaalé est aussi un nom désignant une espèce de baobab (Bongongi ou Bongosi en langue maternelle Beyela).

Mais comme nous allons le voir Angaalé de Dum-Ésamenjaang Campo, est avant tout un patronyme et un toponyme, et c'est ces deux versions de l'origine du nom que nous allons examiner.

 

III.1- ANGAALÉ PATRONYME ET TOPONYME DES MISOOLO.

Les données et les explications que voici, nous les tirons de l'encyclopédie " Aatiisi " tome III, volume IV, pages 11 à 20, puis du tome II volume XVII, pages 1 à 2, que nous trouvons aux archives du grand musée impérial des peuples du Yetyoyôpia d'Addis-Abäba (pour ne citer que cette encyclopédie),

 

Angaalé comme nous l'avons expliqué plus haut est le diminutif de Mangaalé.

Angaalé de Dum-Ésamenjang Campo tire son origine du diminutif du nom Mangaalé.

Les familles qui occupent le groupement des villages dits Angaalé de Dum-Ésamenjaang Campo appartiennent toutes aux deux lignages principaux qui forment la communauté Misoolo.

Les Misoolo ou Misuubu ont pour singulier " Isoolo " et " Isuubu ".

Les Misoolo sont l'union deux frères du même père et de la même mère, qui avaient tous les deux uni leurs deux familles en une seule famille indivisible, la famille Misoolo ou Misuubu.

Ses deux frères étaient:

 

a- Ayô-Bäkaadlé II dont le nom liturgique ou ésotérique était " Mvii-Liikii " (en langue paternelle Aatiisi (Ati / Leti) ou " Bojongo ".

Ayô-Bäkaadlé II avait pour titre honorifique " Ngaana Ékaa " ou " Ékaa Kanga ". Il était le fils aîné.

 

b- Awaala ou Éwaalé, qui avait pour nom liturgique ou ésotérique " Andéla'Rahmaan et dont le nom honorifique était " Imämaah " (Émämaah). Il était le second fils et le cadet de l'union matrimoniale entre le patriarche Asaam Asaam Sheeg Ishahaaq dit " Habeshi " et de sa troisième épouse Mangaa'Doo 2 Mängaalé.

 

III.1.1- MANGAA'DOO II LA MÈRE BIOLOGIQUE DES FRÈRES ÉWAALÈ OU MISOOLO: UNE PRINCESSE MAALÈ-BOMBÉDI (ÉSAMAALÈ).

La mère biologique d'Ayô-Bakaalé 2 et d'Awaala (Éwaalé) à savoir la woyziro (princesse) Mangaa'Doo II était la fille cadette du " Sô-Ntaang "(1) Mängaalé Mäsaama alias " Reyya Mbédi II ".

Mängaalé Mäsaama ou " Reyya Mbédi II " était le deuxième " Sô-Ntaang " des Maalè-Bombédi et de tous les Maalè (ou Maahê).

Il était lui-même le deuxième des huit (08) fils biologique du " Sô-Ntaang " Mäsaama Nna'Tsiya.

 

Le " Sô-Ntaang " Mäsaama Nna'Tsiya avait pour nom de règne " Reyya Mbédi l " il est le fondateur de la grande dynastie des rois et chefs " Reyya Mbédi " des Maalè-Bombédi, qui sont eux-mêmes des Bombongo-Maalè (ou Yemba-Ésamaalè).

La dynastie Maalé-Bombédi ou Yemba-Bombédi en 1239 va s'unir à la grande dynastie " Ùgaanda-Ngaana " pour former l'actuelle grande dynastie " Ngaana Qôrah " du royaume du Sawa de l'empire d'Éthiopie.

Cette union fut possible grace à l'union matrimoniale entre le prince héritier Mäqorrah Amara du Sawa du Nord et de la princesse " Ada'Angoon " Fatimah Mébée du Sawa Oriental.

La " woyziro " Ada'Angoon était la fille du puissant "Sô-Ntaang " Mebé'e m'Oomaa dit " Mbanza'Awüt " du Sawaa Oriental Éthiopien.

Le " Sô-Ntaang " Mängaalé Masaama dit " Reyya Mbédi II " était le père biologique de la princesse Mangaa'Doo II et par conséquent le grand-père paternel d'Ayô-Bäkaadlé II et de son frère Awaala.

Les descendants biologiques du Sô-Ntaang Mängaalé Masaama ou Reyya Mbédi II sont appelé " Bamangaalé " et " Bombédi II ",

Bamangaalé est ici en langue maternelle Afaan, dans les dialectes de la langue paternelle Aatiisi, le patronyme Bamangaalé se dit tout simplement Mängaalé (ou Mengaalé) et son singulier ou diminutif est " Angaalé ".

 

III1.2- ZULA ÉKAA " SHARI'MFOO " LA NOURRICE DES FRÈRES MISOOLO (OU FRÈRES ÉWAALÈ):

La mère d'Ayô-Bäkaadlé et d'Awaala mourut en mettant au monde son deuxième fils Awaala. Suite à cette mort tragique qui secoua beaucoup la famille Yessam, l'on décida de donner la charge de ses deux enfants à Zula Ékaa dit " Shari'Mfoo " la servante de leur maman. Zula Ékaa la fille d'un chef Bekoé ou Oroomo de souche (Bantu) du Nord du Kenya, éleva ses deux enfants comme ses propres enfants.

Elle apprit la langue maternelle Afaan (Beyela / Ngaala) qui était aussi sa langue maternelle à ses deux enfants, et c'est la raison pour laquelle une bonne partie des Misoolo ou Misuubu ont pour langue maternelle l'Afaan comme c'est le cas avec la grande majorité des Misoolo des côtes de l'estuaire du Wouri, du mont Cameroun et des groupements Batanga du département de l'Océan notamment les villages Mboa-Mangaa et Talaa.

 

III.2- GENÈSE DES MISOOLO (OU MISUUBU):

À suivre.

 

Note:

(1)- le terme " Sô-Ntaang " est ici dans la langue Aatiisi et plus précisément sa variante dite " Soo-Maali " ou " Zuum-Maal " et traduit en français signifie " Sultan ".

 

Sources & références:

Pour plusieurs amples informations veuillez nous contacter sur la boîte email campolobe23@gmail.com et au téléphone +34 627 440 496.

 

Note de l’éditeur:

Fait à Doum-Éssamendjang Campo, par Motto Carl Robert, économiste et chercheur anthropologue, amuu 16 Aandaa 2014 de notre calendrier traditionnel et officiel Yetyoyôpiya (ce qui correspond au jeudi 25 novembre 2021 du calendrier Yeromaani (Romain)).

 

Photo: Abondo Ngaane Ntoo Yvan-Thierry, 1er octobre 2021, Campo Cameroun.244505649_1955740817958732_8455272303875529161_n.jpg



25/11/2021
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