COMMUNE DE CAMPO, CAMEROUN.

MAIRIE DE BOKOMBÉ: LOCALISATION DES FAMILLES DE LA SOUS-DYNASTIE ABOO-NKOO DE L'ESTUAIRE DU NTEM OU CAMPO.

Introduction: Une image d'archive du 07 novembre 2018 de quelques et filles de la grande famille élargie Bona-Mbongè ba Ba-Ngaando (Ésa-Mbo'Ngaane), du village Düm-Ésamendjang VI (Nkoo-Oloong Béhundé II), groupement Aboo-Nkoo, chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo, arrondissement du campo (estuaire du Ntem), département de l'Océan, région administrative du Sud ou Nouveau-Sawaa Méridional du Cameroun.

La famille élargie Mbongè où Bona-Mbongè ba Bâ-Ngaando est une des familles élargie de la maison Bah-Ngaando du lignage Miang (ou Imraan), lignage majeur Abbaa-Djibloho ou Grand-Miang ou Mangamba, sous dynastie Aboo-Nkoo (Bakon & Barombi).

II- LOCALISATION DES FAMILLES DE LA SOUS-DYNASTIE ABOO-NKOO DE L'ESTUAIRE DU NTEM OU CAMPO.

II1- UN PETIT RECAPITULATIF SUR LES ABOO-NKOO:

Les familles des lignages de la sous-dynastie lignagère Aboo-Nkoo dans l'arrondissement du campo (estuaire du Ntem) au Cameroun sont toutes originaires de la chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo, une chefferie en réalité de groupement mais qui est aujourd'hui rétrogradé au rang d'une chefferie de 3ème degré.

C'est depuis leur base de la chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo que les actuelles familles des lignages composant la sous dynastie Aboo-nkoo vont quitter pour fonder une troisième chefferie à Bokombé le chef-lieu de l'arrondissement du campo.

Les Aboo-Nkoo de leur vrai patronyme Abbaa-Abesi (anglicisé Habar-Habeshi) (1), sont divisés en deux lignages majeurs:

1- Les Ntôl-Nda'Oloong ou Éloong ou encore Nloong (anglicisé Tol'Jalo),

2- Les Abbaa-Djibloho ou Ndônè ou encore Grand-Miang (anglicisé Habar-Jebloh).

Les Ntôl-Nda'Oloong ou Éloong ou encore Baloong d'une seule branche, tandis que les Abbaa-Djibloho ou Ndônè (les plus nombreux) se composent de trois branches majeures: Les Miang ou Imraan (c'est-à-dire Miang proprement dit) que l'on désigne aussi par le nom Ésa-Ngaane'Aboonkoo en abrégé Ésa-Abok, les Madoobè ma Abbaa-Djibloho ou Ésè-Aboonkoo ou encore Ésa-Anda'Aboonkoo et les Ésa-Ésa'Mboo (anglicisés Sanbuur) ou Bó'Sa'Mbo ou encore Olombé, cette dernière est aussi connu sous le nom Baroombi.

Toutes ses composantes de la sous dynastie lignagère Aboo-Nkoo (Bakon-Balong-Barombi) se retrouvent dans la composante Aboo-Nkoo de la chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo de l'arrondissement du campo.

Les Aboo-Nkoo sont une des trois composantes qui forment la dynastie lignagère Maqôrrah ou Wa'a-Éla-Ashama que nous appelons aussi Mekora ou Makôta ou encore Makurè (2).

La dynastie Maqôrrah du territoire métropolitain de l'empire d'Éthiopie fut fondé en 1185 par Oomaar Dunya-Awüt (anglicisé Umar Dunya-Huz, fils de la lignée royale Qôra'Ésii Amhara (anglicisé Qurashite) de l'ancien royaume métropolitain du Qôra de l'empire d'Asüm ou Éthiopie.

Mais c'est véritablement en 1285 que les descendants Maqôrrah vont devenir les maîtres des royaumes métropolitains du Sawaa et d'Yifat (Harari qui inclut ici l'ensemble Somali notamment le Somaliland et le Djibouti) de par l'hégémonie du " Ntôl Émema'a " Ayô-Bakaalè 1er " qui de son vrai nom Asaam " Qôra Nna " Ùsuuq (anglicisé Yusuf Ahmed al-kawraneyn alias " Aw-Bakadle ").

Lui-même fils du patriarche Sultaan Ngaana Qôta 1er (r.1239-1262). Le Sultaaan Ngaana Qôta 1er était à son tour le fils du sultaan Qora Naan ! (lire Qôra ou Qôta Nna 1er) qui régna sur le sultanat du Sawaa de 1239 à 1252.

Le patriarche Qôra Nna 1er avait pour épouse la reine Ada-Angôn Fatima du sultanat de Nsèlang-Oodal (anglicisé Zeylan Awdal) qui est l'actuelle république de Somaliland. L'union de ce fils et fille de la dynastie lignagère Maqorrah fonda l'ancien royaume de Yifat ou Harari de l'empire d'Éthiopie.

Alors sans aller très loin dans les détails nous devons retenir que la dynastie lignagère Maqorrah se compose de trois sous dynastie lignagère à savoir;

II1.1- Les Aboo-Nkoo ou Abbaa-Abesi (anglicisé Habar-Habeshi),

II1.2- Les Mbo'Ngaa alias " Ngoh ni Nsongo " (anglicisé Habar-Garxajis).

II1.3-Les Éwaalè ou Abbaa-Awaala (anglicisé Habar Awal).

Les Abbaañ-Abesi ou Nkoo-Oloong ou encore Aboo-Nkoo (Baloong-Bakon-Baroombi) sont une composition de quatre frères, tous fils de la troisième épouse du patriarch Sheeg Asaam " Abesi " Asaam Ayô-Bakaalé 1er (anglicisés Sheikh Ishaaq Ahmed Al-habeshi (né en 1234 et décédé en 1349).

Les quatre frères Aboo-Nkoo sont les fils d'une même mère et d'un même père. Le premier fils forme à lui seul le lignage majeur Éloong tandis que les trois autres fils (ses cadets) forment le lignage majeur Grand Miang ou Abbaa-Djibloho.

II1.2- LOCALISATION DES FAMILLES DE LA SOUS-DYNASTIE LIGNAGÈRE DANS LE CAMPO OU L'ESTUAIRE DU NTEM:

Comme nous l'avons déjà dit plus haut, toutes les familles de la sous dynastie lignagère Aboo-Nkoo que nous rencontrons sur le territoire de l'arrondissement du campo a pour base la chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo (4) et plus particulièrement les villages Düm-Ésamendjang V (ou Nkoo-Olong Béhuundé I), Düm-Ésamendjang VI (ou Nkoo-Olong II) et Düm-Ésamendjang II (ou Mbok-Ékoko alias " Nkol-Mekok ").

C'est à partir de ses trois villages de la chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo que les familles autochtones Aboo-Nkoo de l'actuelle chefferie traditionnelle de 3ème degré du village Ngaata-Bokombé (Château) de la ville de Bokombé vont quitter pour fonder à partir de 1932 la chefferie de Ngaata-Bokombé qui ici se trouve en plein centre-ville de la ville de Bokombé le chef-lieu de l'arrondissement du campo.

Voici la liste des villages de l'arrondissement du campo où l'on retrouve les familles de la sous dynastie lignagère Aboo-Nkoo comme famille autochtone;

II1.2.1- CHEFFERIE DÜM-ÉSAMENDJANG BOUANDJO:

II1.2.1.1- VILLAGE DÜM-ÉSAMENDJANG V OU NKOO-OLOONG BÉHUUNDÉ I (LES ÉLOONG OU BALOONG);

Ce village se trouve sur la rive gauche de la grande cascade Béhuundé de la rivière Buanjô et ou se trouve également la bouche de l'embouchure du marigot Manyemen (alias " Manyanga") dans la grande rivière Buanjô, La famille élargie Ésa-Ondo'Zongo'Éloong ou Bamènguè est la famille la plus nombreuse de ce village.

II1.2.1.2- VILLAGE DÜM-ÉSAMENDJANG VI OU NKOO-OLONG BÉHUUNDÉ II (LES MIANG OU ABBAA-DJIBLOHO (NDÔNÈ)):

Ce village va depuis la rive gauche de l'aval de la grande cascade Béhuundé de la grande rivière Buanjo jusqu'à Mboa-Ivindi II en passant par le grand temple EPC Nazareth de Bouandjo et les résidences des familles Wô'ô Éla Agrippa et Zengue Jules.

II1.2.1.3- VILLAGE DÜM-ÉSAMENDJANG II OU MBOK-ÉKOKO ALIAS " NKOL-MEKOK ".

Dans ce village seul la grande famille Édjanga est Aboo-Nkoo de souche Éloong ou Baloong.

II1.2-1.4- VILLAGE DÜM-ÉSAMENDJANG VII OU NGAATA-BOKOMBÉ ALIAS " CHÂTEAU ").

Ce village où chefferie traditionnelle de 3ème degré occupe le centre administratif et commercial de la ville de Bokombé le chef-lieu de l'arrondissement du campo

II1.2.1.5- Quelques références:

1- A Pastoral Democracy: A Study of Pastoralism and Politics Among the Northern Somali of the Horn of Africa, (I.M. Lewis). page 155.

2- Altenmüller, H., Hunwick, J. O., O'Fahey, R. S., & Spuler, B. (2003). The writings of the Muslim peoples of northeastern Africa, Part 1, Volume 13. Leiden [u.a.] : Brill. p. 174.

- "Richard Bulliet – History of the World to 1500 CE (Session 22) – Tropical Africa and Asia", Youtube.com. 23 November 2010. Retrieved 23 September 2013.

- Lewis, I. M (1998). Saints and Somalis: Popular Islam in a Clan-based Society. The Red Sea Press. p. 89.

3- Lewis, I. M. (1994). Blood and Bone: The Call of Kinship in Somali Society. The Red Sea Press. p. 102.

- J., Abbink (2009). The total Somali clan genealogy. African Studies Centre.

- GILKES, P. (1 October 1996). "Blood and Bone: The call of kinship in Somalia society". African Affairs. 95 (381): 628–629.

- Refugees, United Nations High Commissioner for. "Pastoral society and transnational refugees: population movements in Somaliland and eastern Ethiopia 1988–2000, Guido Ambroso",

- Imbert-Vier, Simon (2011). Tracer des frontières à Djibouti: des territoires et des hommes aux XIXe et XXe siècles.(in French). KARTHALA Editions.

4- Repertoires actualisé des villages du Cameroun, p.388, (9.3.4).

NB: Fait à Düm-Ésamendjang Bouandjo, Campo Cameroun, par l'économiste et chercheur anthropologue Motto Carl Robert alias " Tata Motto'a Motto, “ a'abe " 27 yekatit 2012 de notre calendrier traditionnel et officiel du Ye-Ityoyôppya (ce qui correspond au vendredi 06 mars 2020 du calendrier Ye-Romaani).

Photo: Bité'é Henri, fils de la grande famille élargie Bona-Mbongè ba Ba-Ngaando (Ésa-Mbo'Ngaane), du village Düm-Ésamendjang VI (Nkoo-Oloong Béhundé II), groupement Aboo-Nkoo, chefferie supérieure Düm-Ésamendjang Bouandjo, arrondissement du campo (estuaire du Ntem),

07 novembre 2018, Campo Cameroun.