COMMUNE DE CAMPO, CAMEROUN.

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MAIRIE DE BOKOMBÉ: AYÔ-BÄKAALÈ PREMIER LE FONDATEUR DE LA DYNASTIE ROYALE WA'A-ÉLA-ASHAMA (1285): EXEMPLE DE LA CHEFFERIE DÜM-ÉSAMENDJANG BOUANDJO.

MAIRIE DE BOKOMBÉ: AYÔ-BÄKAALÈ PREMIER LE FONDATEUR DE LA DYNASTIE ROYALE WA'A-ÉLA-ASHAMA (1285): EXEMPLE DE LA CHEFFERIE DÜM-ÉSAMENDJANG BOUANDJO.

Introduction: Image du Nee'Ngü de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo à savoir Sa Majesté Ngaane Ntooh III Ngaane Dieudonné (sur l'image dos tourné) et du notable Motto'a Motto'a Bekaalè Guy Zagor Étienne (en lunette noire), tous les deux sont les fils de la grande lignée royale Reer-Xoosh ou Bona-Njooh de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo dans l'arrondissement du Campo (ou estuaire du Ntem), département de l'Océan,région administrative du Sud ou le nouveau-sawaa du Cameroun, république du Cameroun, conseil de la couronne impériale du Ye-Ityoyôppya.

La famille élargie Reer-Xoosh ou Bona-Njooh de la lignée royale du Sawaa a pour nom liturgique " Ésa-Ntoo'Émema'a " c'est-à-dire le cercle du grand imam ou de l'imam supérieur ou du grand-prêtre et il l'hérite du Nee-Ngü " Ngaana Qôta III " le roi du royaume métropolitain du Sawaa de 1682 à 1703.

Nous sommes ici au grand quartier ou village Angaalè-Ongwè II de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo lors des obsèques du patriarche Ntoo Éla Ntoo Jean, le 11 avril 2019.

 


I- LE " NTÔL ÉMEMA'A " AYÔ-BÄKAALÈ I, FONDATEUR DE LA BRANCHE WA'A-ÉLA-ASHAMA (OU MAQÔTA) DE L'ÉTHIOPIE MÉTROPOLITAINE:

D'après l'anthropologue tCerulli Enrico, Ayô-Bäkaalè 1er de son vrai nom Asaam " Qôra'Naan " Ùusuq (anglicisé Yusuf bin Ahmad al-Kawneyn) est le fondateur de la branche de la dynastie Wa'a-Éla-Ashama ou Maqôta de la région de la Corne de l'Afrique où le Ye-Ityoyôpya métropolitain (voir Cerulli, Enrico (1926). Le popolazioni della Somalia nella tradizione storica locale. L'Accademia. Cerulli suggests that the Saint "Aw Barkhdale" (Yusuf Al Kownayn) can be associated with "Yusuf Barkatla", ancestor of Umar' Walashma, founder of the Ifat dynast).



I.1- LA DYNASTIE WA'A-ÉLA-ASHAMA FUT FONDÉ EN 1285 APRÈS AVOIR SOUMIS LES ANCIENS NDOOWÈ (ANGLICISÉ DIR).

La dynastie Wa'a-Éla-Ashama fut fondée en 1285 par Ayô-Bakaalè 1er après que ce dernier ait soumis plusieurs anciens peuples de l'ancien royaume du Fuuta (francisé royaume du Pount) depuis l'actuel État moderne du Somaliland jusqu'à Addis-Abäba dans le Sawaa métropolitain.

Son père Ngaana Qôta 1er (r.1252-1285) sera d'ailleurs le premier souverain Wa'a-Éla-Ashama du grand Sawaa métropolitain, Le Sawaa fut un sultanat de 1285 à 1672 et ensuite un royaume de 1672 à 1992.

Politiquement et administrativement depuis les réformes de 1992, le territoire métropolitain du royaume du Sawaa et depuis 1992 a été divisé en douze zones administratives ou régions administratives parmi lesquelles le district fédéral d'Addis-Abäba.

Le " Ntôl Émema'a " (imam supérieur ou grand imam) Ayô-Bäkaalè 1er, après avoir soumis le grand chef Mbo'o Mbaya (anglicisé Bur Baya) des Yabii Hadiya de la confédération des clans Ngoro'Ngora des Beesha Direed (lire communauté Ndiiwè ou Ndoowè) qui sont ici l'une des quatre branches qui forment la fédération des clans ou des dynasties lignagères Ndivè ou Dìì (anglicisé Dir).

La fédération Ndiiwè ou Ndoowè a pour vrai patronyme Abuu-Mba'Ékaa.

Et bien ayant battu le grand et redoutable chef de guerre des Diì ou Ndiiwè (Ndoowè) de la sous-confédération Mboono, Ayô-Bäkaalè 1er devint le nouveau maître des Ndoowè ou Abuu'Mba'Ékaa.

Il faut rappeler que la fédérations de clans Abuu'Mba'Ékaa a pour sobriquets: Dìì ou Ndiiwey ou Ndoowè (voir Ethnographic Survey of Africa, Volumen 5, Número 1, Ethnographic Survey Edited by Daryll Forde. North Eastern Africa. Part I. I.M. Lewis.).

Ceci dit ce sont les Ndoowè ou Ndiiwè qui en abrégé dont appelé Dìì dans les textes du très regretté Eldridge Mohamadou parlant des lignages majeurs du grand ensemble Baari-Tchaamba qui n'est autre que l'union entre les Waa-Éla-Ashama (ou Maqôta) et les Mba'Ékaa ou Baarè (région du Muduugu en répupblique de Somalie ou Soo-Maali du Sud (Somali-Mogadisho)).

Ayant soumis les Ndoowè le puisant guerrier et chef religieux " Ntôl Émema'a " Ayô-Bäkaalè 1er va cette fois conquérir tout l'hinterland du grand fleuve Éwoodi (anglicisé Awash ou Éwaash) depuis son estuaire dans le golfe de Ta'Ajuura dans la mer de Sa'Naaga (francisé mer rouge) jusqu'Addis-Abäba dans le Sawaa métropolitain ou la dynastie Makaa-Zuum où Ye-Ézüm contrôlait le pays.

Le " Ntôl Émema'a " Ayô-Bäkaalè 1er et ses troupes vont ainsi contrôlait tout le vaste territoire des anciens royaumes métropolitain du Beta Iza'Él Nda'Môtô et le Fuuta ou Puuta (anglicisé respectivement Damot et Punt), un très vaste territoire.

Tombe du patriarche << Ntôl Émema'a >> Ayô-Bäkaalè 1er se trouve à Ndog-Ngori dans l'agglomération urbaine d'Ayôbakaalè-Züria, district administratif de Boorama, état régional de l'Oodal (Awdal en anglais) république de Somaliland. Ici repose les restes du fondateur de la dynastie royale Wa'a-Éla-Ashama dynastie dont les rois portent le nom honorifique de " Ngaana Qôta " ou " Ngaando'a Qôta " et ceci depuis 1285. La chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo descend directement de cette dynastie royale.

 

I.2- LA GUERRE DE DÜM-ÉWAALÈ MÉTROPOLITAIN DE 1557 OU LA SCISSION DES MAQÔTA.

De 1285 à 1550 tous les souverains des royaumes et autres unités administratives fondés par des princes de la grande dynastie royale Wa'a-Éla-Ashama où Qôra'Naan ou encore Maqôta étaient tous d'obédience musulmane, c'étaient des pratiquants de l'islam pur et simple.. Mais en 1550 après la grande première guerre civile de 1527-1543, l'Émir Nôhô " Njooh Suuwa " (r.1543-1567) va complètement changer les choses en faisant du Qôba (Église orthodoxe copte) la nouvelle religion des souverains Wa'a-Éla-Ashama de l'émirat du Düm-Éwaalè métropolitain (anglicisé respectivement Dü'Ala, Harla, Harar et Haranghe). Cette décision entraina la guerre civile à Düm-Éwaalè en 1557, où deux camps se formèrent, le camp des supportère de l'émir Nôhô " Njooh Suuwa " et le camp des supporteurs du " Ntôl Émema'a " Masaama " Yaasa " Éboodè. Le camp de l'émir Nôhô va battre sévèrement le camp du " Ntôl Émema'a " Masaama " Yaasa " Éboodé sur tous les plans au point que ces derniers vont fuir vers le grand dessert du Danakil où ils trouvèrent refuge dans la grande oasis de l'Awuusa chez les Motayndo la maison royale des Yanda. Après cette victoire écrasante sur les dissidents Düm-Éwaalè du leader Masaama " Yaasa " Ébodè en 1557, l'émirat Düm-Éwaalè devint le nouveau centre administratif de tous les royaumes, sultanats et chefferies de l'empire d'Éthiopie de fondation ou de conquêtes des princes Wa'a-Éla-Ashama dont l'influence s'étendit jusqu'au Yifat ou Ngaa-Éfaak (Begpaak) et le Ngô'ô-Jaam en passant par le Wollo.

 

I.3- LES PRINCES DU DÜM-ÉWAALÈ CONQUIRENT LE TRÔNE ROYALE DU SAWAA EN 1670.

À Düm-Éwaalè métropolitain depuis 1550, la maiason Nôhô " Njooh Suuwa ou Nôhô Njoowi Suuwa règne sur tout le grand Düm-Éwaalè depuis Düm-Éwaalè ville jusqu'à Sèlang métropolitain (anglicisé Zeyla) en passant par Ndingi'Dinga (anglicisé Jigjiga) et Ndoowè-Daawa (anglicisé Dire-Dawa). En 1567 survint la mort de l'émir Nôhô " Njooh Suuwa " son fils adoptif Abesi (Habeshi) qui était originaire du Mänz-Giisha dans le Sawaa lui succéda à la tête de l'émirat du Düm-Éwaalè.

L'émir Abési ayant remplacé l'émir Nôhô à sa mort en 1567 eut à son tour plusieurs fils parmi lesquels Ambo Ésesa (ou Émbo Ésesa ou encore Émvo) qui épousa sa cousine Ada Qôta ou Maasè ma Éwaalè II la fille de son oncle Woodé Ékaa alias " Qôta Zô'ô " ou " Éwaalè' a Mbédi II " ou encore " Mewaali ".

Woodé Ékaa était le Nee'Ngü (ou Negust) du Mänz-Giisha.

De l'union entre Embo Ésesa et Ada Woodé Ékaa naquirent au total sept fils donc le benjamin Zô'ô Émbo remplaça son grand-père maternel Nee'Ngü Woodé Ékaa (Éwaalè'a Mbédi II) à la mort de ce dernier en 1670.

Le prince héritier Zô'ô Émvô où Njoo'a Maasè devint le nouveau Nee'Ngü du Mänz-Giisha dans le Sawaa en 1670 sous le nom de Ngaah Ésii II Kresto et porta le nom liturgique de " Ngaana Qôta III " et devint le troisième souverain du Sawaa à porter ce titre et ce nom liturgique.

Il mènera par la suite dès 1572 de grande campagne de conquête qui lui permettront d'étendre la domination du Sawaa sur tout l'ensemble de la région du centre, ouest, est et sud de la grande Éthiopie métropolitaine qui inclut ici le Somaliland et le Djibouti c'est-à-dire l'ensemble du grand Düm-Éwaalè, le royaume du Sawaa fut reconnu officiellement comme nouvelle entité de l'empire du Ye-Ityoyôppya en 1682 et c'est également en cette année que le Nne'Ngü Ngaah Ésii II Kresto devint " Ngaana Qôta III " il régna sur le trône du royaume métropolitain du Sawaa de 1682 à 1703.

Cette histoire est parfaitement relaté dans le grand livre " Dulu Bôn be Afri Kara " d'Ondua Éngutu dans son chapitre XXVII à sa page 40, elle est aussi connue dans la narration historique des peuples des chefferies du Düm-Éwaalè du Cameroun (francisé Douala) notamment dans la brochure " Qui sont les Bonanjo " d'Ekum'a Mbella Bwelle.

 

I.4- LA CHEFFERIE DÜM-ÉSAMENDJANG BOUANDJO, UNE CHEFFERIE FONDÉE PAR DES PRINCES DU ROYAUME DU SAWAA.

Les peuples de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo de l'arrondissement du Campo (ou estuaire du Ntem) sont des descendants directs d'Ayô-Bäkaalè 1er de par son fils Tyeck Isadjaaq " Abesi " Asaam alias  “ Mfe’e “ ou " Fëqë " (Fiko), d'ailleurs la généalogie liturgique des familles autochtones de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo, se termine par le personnage " Ngaane Qôta " ou " Ngaando Qôta ".

Du premier Ngaane Qôta I (r.1252-1285) c'est-à-dire le père du patriarche Ayô-Bäkaalè 1er à l'actuel chef de Düm-Ésamendjang Bouandjo nous recensons sept rois ou Nee'Ngü de la dynastie royale du royaume du Sawaa dont descendent la descendent les rois de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo, sept rois ou nee'ngü qui ont porté le titre <<Ngaana Qôta >> dont le dernier en date est l'actuel chef Ngaane Ntooh Ngaane Dieudonée qui a pour titre royal <<Ngaane Qôta VII>>.

Il faut noté que de toutes les lignées royales des royaumes fondés par les princes et leaders de la dynastie Wa'a-Éla-Ashama (ou Maqôta) seuls les souverains du royaume du Sawaa ont porté le titre honorifique de " Ngaana Qôta " (ou << Ngaando'a Qôta >>).

Et ici nous avons juste parlé que de la chefferie Düm-Ésamendjang Bouandjo comme chefferie descendante de la grande lignée des Nee'Ngü du royaume métropolitain du Sawaa, mais nous avons plusieurs autres chefferies du Cameroun qui ont pour fondateur ou pour père conquérant des princes du Sawaa.

 

À suivre.

 

NB: Fait à Düm-Ésamendjang Bouandjo, Campo Cameroun, par l'économiste et chercheur anthropologue Motto Carl Robert alias " Tata Motto'a Motto, “ kii'ndaamé le 16 tara 2012 de notre calendrier traditionnel et officiel du Ye-Ityoyôppya (ce qui correspond au samedi 25 janvier 2020 du calendrier Ye-Romaani).

 

Photo: Collectivité Bona-Masuuka (Étuunga-Züla'Ékaa), Düm-Ésamendjang Bouandjo le 11 avril 2019, Campo Cameroun.56837314_1171525276380294_3665860397950304256_n.jpg



25/01/2020
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